Du Moyen-âge jusqu’à l’unification du royaume de France, la Marne constituait une frontière entre le pays de France et le comté de Champagne, Thorigny étant à la fois en France et en Champagne.
Une ville étape
Thorigny semble avoir été longtemps une ville étape sur un axe routier nord-sud aboutissant à la Marne et se prolongeant au-delà. Le franchissement de la rivière se faisait à gué ou en bateau et, à partir du XIIème siècle, par un pont.
Le commerce se développa dans des conditions particulièrement favorables. Des commerçants juifs, dont le séjour était permis en France mais pas en Champagne s’établirent donc dans le quartier se trouvant près de la Marne, longtemps appelé "le bout du pont" (actuellement "quartier de la Marne").
Si le commerce était l’activité principale du "bout du pont", l’agriculture, surtout celle de vigne, était celle des habitants du bourg, rassemblés en bas du coteau. Les vignobles furent victimes du phylloxéra. Pour rappeler ce passé viticole, 119 pieds de vigne ont été plantés en 1989 et une association "le Vignoble du coteau de Thorigny" s’est constituée pour perpétuer cette tradition.
La gare de Thorigny
C’est en 1846 que la société des Chemins de Fer de l’Est prit la décision d’installer à Thorigny pour les trains de la ligne Paris-Strasbourg une gare qui vit passer le 19 août 1849 le président Louis-Napoléon Bonaparte lorsqu’il inaugura la ligne. Ce bâtiment fit place en 1962 à la gare que nous connaissons actuellement.
La seigneurie de Thorigny est connue depuis le XIème siècle. Le premier pont sur la Marne fut construit au XIIème siècle par Albéric, seigneur de Montjay.
Un certain François d’Angennes, seigneur de Montcoët et favori de la reine Catherine de Médicis devint le baron de Montjay. Son fils vendit les terres de Montjay et de Thorigny à Bernard Potier, seigneur de Blérancourt en 1623. La dynastie des seigneurs de Thorigny prit fin avec Louis Joachim Paris Potier, duc de Gesvres, qui épousa la dernière descendante du connétable Du Guesclin. Il fut arrêté à Thorigny le 20 octobre 1793, transféré à Paris, condamné à mort le 19 Messidor an II (7 juillet 1794) pour complicité dans une conspiration à la prison du Luxembourg et guillotiné le jour même.
L'église de Thorigny
Sur le plan religieux, l’un des premiers sanctuaires semble avoir été celui désigné sous le nom de "Notre-Dame du Haut Soleil", près de la rue qui porte actuellement cette appellation. Sans doute érigé sur l’emplacement d’un sanctuaire germain dédié à la vierge Freya, déesse du Vieux Soleil, cette chapelle qui appartenait à l’abbaye de Lagny, fut fermée et vendue à la Révolution puis démolie vers 1820. Il en reste deux statues de la Vierge, l’une, du XIVème siècle, se trouve dans l’église et l’autre, du XVIème, dans le jardin du Presbytère.
L’église de Thorigny, dédiée à Saint-Martin, fut reconstruite en 1820. Seul le clocher est plus ancien. Outre la statue de la Vierge, on y remarquait la belle Charité de Saint-Martin (XVème, placée sur la façade au-dessus de l’entrée puis dans le chœur, malheureusement disparue), quelques peintures (XVIIème-XVIIIème) et la grille en fer forgé classée monument historique du XVIIIème. Dans la sacristie sont conservés deux plats en cuivre classés (XVème).
L’abbaye de Chaalis possédait à Thorigny une propriété dont il reste, rue de Chaalis, un cellier du XIVème siècle et un portail du XVIIème siècle, inscrit à l’inventaire des monuments historiques. Enfin, la géologie de la butte de Thorigny correspond à une succession de terrains. On découvre du gypse à albâtre, exploité depuis le 14ème siècle.